Pimozida⁚ mécanisme d’action, utilisations et effets secondaires
La pimozide est un antipsychotique typique utilisé pour traiter les troubles psychiatriques, notamment la schizophrénie et le syndrome de Tourette․ Elle agit en bloquant les récepteurs de la dopamine dans le cerveau, ce qui contribue à réguler l’activité neuronale et à réduire les symptômes psychotiques․
1․ Introduction
La pimozide est un antipsychotique typique qui est utilisé pour traiter une variété de troubles psychiatriques, notamment la schizophrénie, le syndrome de Tourette et certains troubles du comportement․ Elle appartient à la classe des médicaments appelés butyrophénones, qui sont connus pour leur capacité à bloquer les récepteurs de la dopamine dans le cerveau․ La pimozide est disponible sous forme de comprimés et de suspension orale․
La pimozide a été approuvée par la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis en 1970 pour le traitement de la schizophrénie․ Elle est également utilisée hors AMM pour traiter d’autres conditions, telles que le syndrome de Tourette, les tics, les troubles obsessionnels compulsifs (TOC) et les troubles du comportement chez les enfants․
Dans cette revue, nous examinerons en détail le mécanisme d’action de la pimozide, ses utilisations thérapeutiques, ses effets secondaires potentiels, ses interactions médicamenteuses, ses contre-indications, ses précautions d’emploi, son dosage et son administration, ainsi que les informations importantes pour les patients․
2․ Mécanisme d’action
La pimozide est un antipsychotique typique qui exerce son effet thérapeutique en bloquant les récepteurs de la dopamine dans le cerveau․ La dopamine est un neurotransmetteur qui joue un rôle crucial dans la régulation de l’humeur, du mouvement, de la cognition et du comportement․ Un déséquilibre dans les niveaux de dopamine est souvent associé à des troubles psychiatriques tels que la schizophrénie․
En bloquant les récepteurs de la dopamine, la pimozide réduit l’activité de ce neurotransmetteur dans le cerveau․ Cela contribue à atténuer les symptômes psychotiques tels que les hallucinations, les délires et les pensées désorganisées․ De plus, la pimozide peut également améliorer les fonctions cognitives et réduire l’agitation et l’agressivité․
Le blocage des récepteurs de la dopamine par la pimozide peut également expliquer certains des effets secondaires associés à son utilisation, notamment les effets extrapyramidaux, qui sont des mouvements involontaires qui peuvent survenir en raison de l’interaction de la pimozide avec les voies dopaminergiques impliquées dans le contrôle moteur․
2․1․ Pharmacologie
La pimozide est un antipsychotique typique qui appartient à la classe des benzamides․ Chimiquement, elle est un dérivé de la pipéridine, avec une structure similaire à celle de la halopéridol, un autre antipsychotique typique․ La pimozide est un composé liposoluble, ce qui signifie qu’elle peut facilement traverser la barrière hémato-encéphalique et atteindre le cerveau․ La pimozide est métabolisée par le foie et excrétée dans l’urine․
La pimozide a une demi-vie d’élimination d’environ 55 heures, ce qui signifie qu’il faut environ 55 heures pour que la concentration plasmatique de la pimozide soit réduite de moitié․ En raison de sa longue demi-vie, la pimozide peut être administrée une fois par jour․ La pimozide est disponible sous forme de comprimés et de solution orale․ La dose de pimozide est généralement ajustée en fonction de la réponse du patient et de la tolérance aux effets secondaires․
La pharmacocinétique de la pimozide peut être affectée par certains facteurs, notamment l’âge, la fonction hépatique et rénale, et l’utilisation concomitante d’autres médicaments․ Il est donc important de surveiller attentivement les patients traités par la pimozide pour s’assurer que la dose est optimale et que les effets secondaires sont gérés de manière appropriée․
2․2․ Antagonisme des récepteurs de la dopamine
Le principal mécanisme d’action de la pimozide est son antagonisme des récepteurs de la dopamine dans le cerveau․ La dopamine est un neurotransmetteur qui joue un rôle crucial dans la régulation de l’humeur, du mouvement, de la motivation et de la cognition․ Les récepteurs de la dopamine sont présents dans différentes régions du cerveau, notamment le système limbique, le cortex préfrontal et les ganglions de la base․
La pimozide est un antagoniste non sélectif des récepteurs de la dopamine, ce qui signifie qu’elle bloque tous les sous-types de récepteurs de la dopamine, y compris les récepteurs D1, D2, D3, D4 et D5․ Cependant, la pimozide a une affinité plus élevée pour les récepteurs D2, qui sont largement impliqués dans la régulation du mouvement et de la cognition․
En bloquant les récepteurs de la dopamine, la pimozide réduit l’activité de la dopamine dans le cerveau․ Cet effet peut contribuer à réduire les symptômes psychotiques, tels que les hallucinations et les délires, observés chez les patients atteints de schizophrénie․ De plus, la pimozide peut également réduire les tics observés chez les patients atteints du syndrome de Tourette․
3․ Utilisations thérapeutiques
La pimozide est principalement utilisée pour le traitement de certaines conditions neuropsychiatriques, en particulier la schizophrénie et le syndrome de Tourette․ Son action antagoniste des récepteurs de la dopamine permet de contrôler les symptômes associés à ces troubles․ Cependant, la pimozide peut également être utilisée pour traiter d’autres conditions, bien que son efficacité dans ces cas soit moins bien établie․
Il est important de souligner que la pimozide est généralement réservée aux cas résistants aux autres traitements ou lorsque les effets secondaires des autres antipsychotiques sont inacceptables․ Sa prescription doit être effectuée par un professionnel de santé qualifié, qui évaluera soigneusement les avantages et les risques potentiels de la pimozide pour chaque patient․
La pimozide est disponible sous forme de comprimés et de solution orale; La dose et la durée du traitement varient en fonction de la condition traitée, de la réponse du patient et de son profil de tolérance․
3․1․ Schizophrénie
La pimozide est un antipsychotique typique utilisé pour traiter les symptômes positifs de la schizophrénie, tels que les hallucinations, les délires et les pensées désorganisées․ Elle agit en bloquant les récepteurs de la dopamine dans le cerveau, ce qui contribue à réguler l’activité neuronale et à réduire les symptômes psychotiques․ Cependant, la pimozide n’est généralement pas le premier choix de traitement pour la schizophrénie, car elle peut causer des effets secondaires extrapyramidaux importants․ Elle est généralement réservée aux cas résistants aux autres traitements ou lorsque les effets secondaires des autres antipsychotiques sont inacceptables․
Il est important de noter que la pimozide ne traite pas la schizophrénie elle-même, mais plutôt les symptômes associés à la maladie․ Un traitement à long terme est généralement nécessaire pour maintenir les symptômes sous contrôle․ La pimozide peut être utilisée en association avec d’autres médicaments, tels que les antidépresseurs, pour traiter les symptômes supplémentaires de la schizophrénie․
3․2․ Syndrome de Tourette
La pimozide est également utilisée pour traiter le syndrome de Tourette, un trouble neurologique caractérisé par des tics moteurs et vocaux involontaires․ Elle agit en bloquant les récepteurs de la dopamine dans les régions du cerveau impliquées dans le contrôle moteur, ce qui contribue à réduire la fréquence et la gravité des tics․ La pimozide est généralement efficace pour réduire les tics chez les personnes atteintes du syndrome de Tourette, mais elle peut également causer des effets secondaires importants, tels que des effets secondaires extrapyramidaux, une fatigue et une prise de poids․
La pimozide est généralement utilisée comme traitement de deuxième intention pour le syndrome de Tourette, après que d’autres traitements, tels que la thérapie comportementale, se sont avérés inefficaces․ Elle est généralement prescrite à des doses plus faibles que celles utilisées pour traiter la schizophrénie․ La pimozide peut être utilisée en association avec d’autres médicaments, tels que les antidépresseurs, pour traiter les symptômes supplémentaires du syndrome de Tourette, tels que l’anxiété et la dépression․
3․3․ Autres utilisations
Bien que la pimozide soit principalement utilisée pour traiter la schizophrénie et le syndrome de Tourette, elle peut également être utilisée pour traiter d’autres affections, bien que ces utilisations soient moins fréquentes et moins bien étudiées․ Par exemple, la pimozide a été utilisée avec succès pour traiter les symptômes de certains troubles du comportement, tels que l’agitation et l’agressivité, chez les patients atteints de démence ou d’autres troubles neuropsychiatriques․ Elle peut également être utilisée pour traiter les symptômes de certaines conditions médicales, telles que les nausées et les vomissements, bien que d’autres médicaments soient généralement préférés pour ces affections․
Il est important de noter que l’utilisation de la pimozide pour des indications autres que la schizophrénie et le syndrome de Tourette est généralement considérée comme hors AMM (Autorisation de Mise sur le Marché)․ Cela signifie que les avantages potentiels du traitement doivent être soigneusement pesés par rapport aux risques potentiels avant de prescrire la pimozide pour ces utilisations․ Il est également important de noter que la pimozide peut interagir avec d’autres médicaments et peut causer des effets secondaires graves, il est donc essentiel de discuter des risques et des avantages potentiels du traitement avec un professionnel de la santé avant de commencer à prendre ce médicament․
4․ Effets secondaires
Comme tous les médicaments, la pimozide peut provoquer des effets secondaires, bien que tous les patients ne les ressentent pas․ Les effets secondaires les plus courants sont généralement liés à l’action de la pimozide sur le système nerveux central et peuvent inclure des symptômes extrapyramidaux, tels que l’akathisie, la dystonie et la dyskinésie tardive․ D’autres effets secondaires possibles incluent la somnolence, la fatigue, la sécheresse de la bouche, la constipation, la vision floue et les troubles de l’éjaculation․ Dans certains cas, la pimozide peut également provoquer des effets secondaires plus graves, tels que le syndrome malin des neuroleptiques (SMN), un état potentiellement mortel caractérisé par une fièvre élevée, une rigidité musculaire, une instabilité du système nerveux autonome et une altération de la conscience;
Il est important de signaler tout effet secondaire inhabituel ou préoccupant à votre médecin ou à votre pharmacien․ Si vous ressentez des effets secondaires graves, tels que des symptômes de SMN, il est important de consulter immédiatement un médecin․ La plupart des effets secondaires de la pimozide disparaissent généralement une fois le traitement arrêté ou la dose réduite․ Cependant, certains effets secondaires, tels que la dyskinésie tardive, peuvent être permanents․
4․1․ Effets secondaires extrapyramidaux
Les effets secondaires extrapyramidaux (EPS) sont un groupe d’effets secondaires liés à l’utilisation d’antipsychotiques, y compris la pimozide․ Ils résultent de l’action de la pimozide sur les récepteurs de la dopamine dans les régions du cerveau responsables du contrôle moteur․ Les EPS peuvent se manifester de différentes manières, notamment par l’akathisie, la dystonie et la dyskinésie tardive․ L’akathisie se caractérise par une agitation et une incapacité à rester assis ou immobile․ La dystonie est caractérisée par des contractions musculaires involontaires et soutenues, qui peuvent affecter les muscles du cou, du visage, des membres et du tronc․ La dyskinésie tardive est un trouble du mouvement caractérisé par des mouvements involontaires et répétitifs de la langue, du visage, des membres et du tronc․ Ces mouvements peuvent être gênants et peuvent affecter la qualité de vie des patients․
Il est important de noter que les EPS ne surviennent pas chez tous les patients prenant de la pimozide․ La probabilité de développer des EPS est plus élevée chez les patients plus jeunes, chez les patients ayant des antécédents de troubles du mouvement et chez les patients prenant des doses élevées de pimozide․ Si vous ressentez des EPS, il est important d’en parler à votre médecin, car il existe des traitements pour soulager ces symptômes․
4․1․1․ Akathisie
L’akathisie est un effet secondaire extrapyramidal caractérisé par une agitation intérieure et une incapacité à rester assis ou immobile․ Les patients atteints d’akathisie peuvent ressentir une sensation de malaise, d’agitation et d’impatience, ce qui les pousse à se déplacer constamment․ Ils peuvent également avoir des difficultés à s’asseoir ou à rester debout pendant une période prolongée․ L’akathisie peut être très pénible et peut affecter la qualité de vie des patients․ Elle peut se manifester par des mouvements incessants des jambes, des pieds, des mains ou du corps, une sensation de besoin impérieux de se déplacer et une agitation psychologique; L’akathisie peut survenir rapidement après le début du traitement par la pimozide ou après une augmentation de la dose․
Il est important de distinguer l’akathisie de l’agitation liée à la maladie psychiatrique sous-jacente․ L’akathisie est généralement associée à des mouvements désordonnés et anxieux, tandis que l’agitation liée à la maladie psychiatrique est souvent plus ciblée et peut inclure des comportements agressifs ou des tentatives d’évasion․
4․1․2․ Dystonie
La dystonie est un autre effet secondaire extrapyramidal qui peut survenir avec la pimozide․ Elle se caractérise par des contractions musculaires involontaires et soutenues, qui peuvent affecter différentes parties du corps, notamment le cou, le visage, les membres et le tronc․ Les symptômes de la dystonie peuvent varier en intensité et en durée․ Certaines personnes peuvent présenter des contractions musculaires légères et transitoires, tandis que d’autres peuvent souffrir de spasmes musculaires sévères et persistants qui peuvent entraver leurs mouvements et leur capacité à effectuer des tâches quotidiennes․ La dystonie peut également être très douloureuse․
Les symptômes de la dystonie peuvent inclure un torticolis (contraction du cou), une trismus (contraction des muscles de la mâchoire), une opistotonos (contraction des muscles du dos), une dysphagie (difficulté à avaler) et une dysarthrie (difficulté à parler)․ La dystonie peut se manifester rapidement après le début du traitement par la pimozide ou après une augmentation de la dose․
4․1․3․ Dyskinésie tardive
La dyskinésie tardive est un effet secondaire extrapyramidal grave et potentiellement irréversible qui peut survenir après une exposition prolongée à des antipsychotiques, y compris la pimozide․ Elle se caractérise par des mouvements involontaires et répétitifs de la langue, du visage, de la bouche et des membres․ Ces mouvements peuvent être grotesques et gênants, et peuvent affecter la capacité de la personne à parler, à manger et à effectuer d’autres activités quotidiennes․ La dyskinésie tardive est plus fréquente chez les personnes âgées et chez celles qui ont reçu des doses élevées d’antipsychotiques pendant une longue période․
Les symptômes de la dyskinésie tardive peuvent inclure des mouvements de la langue, des lèvres, de la mâchoire et des joues, des grimaces, des mouvements involontaires des membres, des mouvements de la tête et du cou, et des mouvements de la gorge․ Les symptômes peuvent être légers ou graves, et peuvent apparaître progressivement ou soudainement․ Il n’existe pas de traitement spécifique pour la dyskinésie tardive, mais la réduction de la dose ou l’arrêt de la pimozide peuvent aider à réduire les symptômes․
4․2․ Syndrome malin des neuroleptiques
Le syndrome malin des neuroleptiques (SMN) est une réaction rare mais potentiellement mortelle aux antipsychotiques, y compris la pimozide․ Il se caractérise par une combinaison de symptômes tels que la fièvre élevée, la rigidité musculaire, l’instabilité du système nerveux autonome (par exemple, la pression artérielle élevée, la tachycardie, la transpiration), une altération de la conscience et des troubles de la pensée․ Le SMN est une urgence médicale qui nécessite une intervention immédiate․
Le SMN peut survenir à tout moment pendant le traitement par la pimozide, mais il est plus fréquent au début du traitement ou après une augmentation de la dose․ Les facteurs de risque du SMN comprennent l’âge avancé, une maladie grave, une déshydratation, une exposition à des médicaments anticholinergiques et une exposition à des antipsychotiques à forte puissance․ Le traitement du SMN consiste généralement à arrêter immédiatement la pimozide et à apporter un soutien médical pour contrôler les symptômes, tels que la fièvre, la rigidité musculaire et l’instabilité du système nerveux autonome․
4․3․ Autres effets secondaires
En plus des effets secondaires extrapyramidaux et du syndrome malin des neuroleptiques, la pimozide peut provoquer d’autres effets secondaires, bien que ceux-ci soient généralement moins graves․ Ces effets secondaires peuvent inclure des symptômes gastro-intestinaux tels que nausées, vomissements, constipation et perte d’appétit․ La pimozide peut également provoquer des effets secondaires cardiaques, tels que des changements de l’ECG, une hypotension orthostatique et des palpitations․
D’autres effets secondaires possibles de la pimozide comprennent une sécheresse de la bouche, une vision floue, une somnolence, des étourdissements, des maux de tête, des troubles du sommeil, une agitation, une anxiété, une dépression, une confusion, une perte de mémoire, des changements de comportement, des problèmes de coordination, une faiblesse musculaire, des tremblements, des convulsions, des troubles urinaires, une éruption cutanée, une photosensibilité et une augmentation du poids․ Si vous présentez l’un de ces effets secondaires, il est important de consulter immédiatement un médecin․
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