La théorie générale de schémas de Rumelhart et Norman



La théorie générale de schémas de Rumelhart et Norman

La théorie générale de schémas de Rumelhart et Norman est un modèle influent en psychologie cognitive qui explique comment les humains organisent et traitent les informations. Cette théorie propose que les individus utilisent des structures cognitives, appelées schémas, pour représenter des connaissances sur le monde et pour interpréter de nouvelles expériences.

Introduction

La théorie des schémas, un concept central en psychologie cognitive, propose que les individus organisent et traitent les informations à travers des structures cognitives préexistantes, appelées schémas. Ces schémas sont des représentations mentales abstraites qui capturent des connaissances générales sur le monde, permettant aux individus d’interpréter, de comprendre et de prédire des événements. La théorie des schémas a été développée par des chercheurs tels que Bartlett (1932) et a été popularisée par Rumelhart et Norman (1978) dans leur modèle de compréhension du texte. Leur théorie générale des schémas met en lumière la manière dont ces structures cognitives influencent le traitement de l’information, la perception, la mémoire et l’apprentissage;

L’objectif de cet article est d’explorer la théorie générale des schémas de Rumelhart et Norman, en examinant ses fondements, ses concepts clés, ses caractéristiques et ses applications dans divers domaines de la cognition humaine. Nous analyserons comment les schémas permettent aux individus d’organiser et de structurer leurs connaissances, de comprendre et d’interpréter de nouvelles informations, d’apprendre et de se souvenir d’événements, et de percevoir et d’orienter leur attention. En bref, nous explorerons l’impact fondamental des schémas sur le fonctionnement cognitif humain.

Les fondements de la théorie des schémas

La théorie des schémas s’enracine dans la psychologie cognitive, qui s’intéresse aux processus mentaux impliqués dans la perception, l’attention, la mémoire, l’apprentissage et la résolution de problèmes. Un des défis majeurs de la psychologie cognitive est de comprendre comment les individus représentent et traitent les connaissances. Les schémas ont émergé comme une solution élégante à ce problème, offrant un cadre pour expliquer comment les connaissances sont organisées et utilisées dans le traitement de l’information.

La théorie des schémas trouve ses origines dans les travaux de Bartlett (1932) qui a étudié la manière dont les souvenirs sont influencés par les connaissances préexistantes. Il a constaté que les individus tendent à reconstruire les souvenirs en fonction de leurs schémas, ce qui peut conduire à des distorsions et à des omissions. Ces observations ont mis en évidence l’importance des structures cognitives dans le traitement de l’information et ont jeté les bases pour la théorie des schémas.

2.1. La psychologie cognitive et la représentation des connaissances

La psychologie cognitive s’intéresse à la manière dont les individus acquièrent, stockent, traitent et utilisent les connaissances. Un aspect crucial de cette discipline est la compréhension de la façon dont les connaissances sont représentées dans l’esprit. Les premiers modèles de la représentation des connaissances en psychologie cognitive se sont concentrés sur des structures linéaires, telles que les listes et les réseaux associatifs. Cependant, ces modèles se sont révélés insuffisants pour expliquer la complexité et la flexibilité de la cognition humaine.

La théorie des schémas a proposé une alternative plus sophistiquée, suggérant que les connaissances sont organisées en structures hiérarchiques et interdépendantes. Les schémas sont des structures cognitives qui représentent des connaissances générales sur des concepts, des événements, des situations et des objets. Ils fournissent un cadre pour comprendre et interpréter de nouvelles informations, en reliant les connaissances existantes aux nouvelles expériences.

2.2. Le rôle des schémas dans le traitement de l’information

Les schémas jouent un rôle central dans le traitement de l’information en facilitant l’organisation, l’interprétation et la récupération des connaissances. Ils permettent aux individus de faire face à la complexité du monde en simplifiant les informations et en structurant les expériences. Les schémas fonctionnent comme des filtres cognitifs, sélectionnant les informations pertinentes et en ignorant celles qui ne sont pas essentielles. Ils permettent également de prédire et d’anticiper les événements, en s’appuyant sur les connaissances antérieures pour comprendre les situations nouvelles.

Par exemple, le schéma “restaurant” contient des informations sur les éléments typiques d’un restaurant, tels que les tables, les chaises, les menus, les serveurs et les plats. Lorsque nous entrons dans un nouveau restaurant, ce schéma nous aide à identifier les éléments importants, à comprendre les règles de conduite et à interpréter les interactions avec le personnel. Ainsi, les schémas permettent de réduire la charge cognitive et de faciliter le traitement de l’information, en nous permettant de naviguer efficacement dans le monde.

La théorie générale de schémas de Rumelhart et Norman

La théorie générale de schémas de Rumelhart et Norman, développée dans les années 1970 et 1980, propose une vision plus complexe et dynamique des schémas que les modèles précédents. Elle met l’accent sur l’interaction entre les schémas et les informations nouvelles, ainsi que sur la manière dont les schémas évoluent et s’adaptent au fil du temps. Selon cette théorie, les schémas ne sont pas des structures statiques et rigides, mais des entités flexibles et adaptatives qui s’enrichissent et se modifient en fonction de nouvelles expériences.

Rumelhart et Norman ont introduit plusieurs concepts clés pour comprendre la nature des schémas. Ils ont proposé que les schémas sont organisés hiérarchiquement, avec des schémas plus généraux contenant des schémas plus spécifiques. Par exemple, le schéma “restaurant” peut contenir des sous-schémas pour différents types de restaurants, tels que “restaurant italien”, “restaurant français” ou “restaurant fast-food”. De plus, ils ont souligné que les schémas ne sont pas toujours appliqués de manière rigide, mais peuvent être modifiés en fonction du contexte et des informations disponibles.

3.1. Définition et concepts clés

La théorie générale de schémas de Rumelhart et Norman définit les schémas comme des structures cognitives qui représentent des connaissances organisées et abstraites sur le monde. Ces structures servent de modèles mentaux pour organiser, interpréter et prédire les événements et les situations. Les schémas sont des représentations simplifiées de la réalité, permettant aux individus de traiter efficacement l’information et de prendre des décisions rapidement. Ils sont souvent comparés à des “scripts” ou des “modèles” qui guident notre compréhension du monde.

Les concepts clés de la théorie de Rumelhart et Norman incluent la notion de “slots” et de “valeurs par défaut”. Les “slots” sont des emplacements dans le schéma qui représentent des caractéristiques ou des attributs spécifiques d’une entité ou d’un événement. Chaque “slot” peut avoir une “valeur par défaut”, qui représente la valeur la plus probable ou la plus fréquente pour cette caractéristique. Par exemple, le schéma “restaurant” pourrait avoir des slots pour “type de cuisine”, “prix”, “ambiance” et “localisation”, avec des valeurs par défaut pour chacun de ces slots.

3.2. Les caractéristiques des schémas

Les schémas possèdent un certain nombre de caractéristiques essentielles qui les distinguent des autres structures cognitives. Tout d’abord, ils sont hiérarchiques, ce qui signifie qu’ils sont organisés en niveaux de complexité. Un schéma général peut contenir des sous-schémas plus spécifiques. Par exemple, le schéma “restaurant” pourrait inclure des sous-schémas pour “restaurant italien”, “restaurant français” ou “restaurant chinois”.

De plus, les schémas sont dynamiques, ce qui signifie qu’ils peuvent être modifiés et mis à jour en fonction de nouvelles expériences. Lorsqu’un individu rencontre une nouvelle information qui ne correspond pas à son schéma existant, il peut ajuster le schéma ou créer un nouveau schéma pour intégrer cette nouvelle information. Cette flexibilité permet aux schémas de s’adapter à l’évolution de l’environnement.

Enfin, les schémas sont abstraits, ce qui signifie qu’ils représentent des concepts généraux plutôt que des détails spécifiques. Ils peuvent être appliqués à une variété de situations et d’événements, ce qui permet aux individus de généraliser leurs connaissances et d’interpréter de nouvelles expériences de manière efficace.

3.3. Les types de schémas

La théorie des schémas distingue plusieurs types de schémas, chacun correspondant à un domaine spécifique de la cognition humaine. Parmi les types de schémas les plus courants, on retrouve⁚

  • Les schémas d’événements⁚ Ces schémas représentent les séquences d’actions et d’événements typiques d’une situation donnée. Par exemple, le schéma “aller au restaurant” comprendrait les étapes suivantes⁚ entrer dans le restaurant, s’asseoir à une table, commander un repas, manger, payer l’addition et sortir du restaurant.
  • Les schémas de rôles⁚ Ces schémas définissent les comportements et les attentes associés à un rôle social particulier. Par exemple, le schéma “enseignant” comprendrait les attentes relatives à l’enseignement, à la discipline et à l’interaction avec les élèves.
  • Les schémas d’objets⁚ Ces schémas représentent les caractéristiques et les fonctions d’un objet particulier. Par exemple, le schéma “voiture” comprendrait des informations sur la forme, la taille, la couleur, le type de moteur et les fonctions de la voiture.
  • Les schémas de personnes⁚ Ces schémas représentent les traits de personnalité, les comportements et les motivations d’une personne particulière. Par exemple, le schéma “ami” comprendrait des attentes relatives à la loyauté, à la confiance et à la compréhension.

Ces différents types de schémas travaillent ensemble pour permettre aux individus de comprendre et d’interpréter le monde qui les entoure. Ils constituent un système complexe et dynamique de représentation des connaissances, qui joue un rôle crucial dans le traitement de l’information, la compréhension, l’apprentissage et la mémoire.

Applications de la théorie des schémas

La théorie des schémas a des applications importantes dans de nombreux domaines de la psychologie cognitive, notamment la compréhension et l’interprétation des informations, l’apprentissage et la mémoire, ainsi que la perception et l’attention.

  • La compréhension et l’interprétation des informations⁚ Les schémas permettent aux individus de comprendre et d’interpréter de nouvelles informations en les reliant à des connaissances préexistantes. Par exemple, lorsqu’on lit un texte sur un sujet familier, on active les schémas associés à ce sujet, ce qui facilite la compréhension et l’interprétation des informations.
  • L’apprentissage et la mémoire⁚ Les schémas jouent un rôle crucial dans l’apprentissage et la mémoire en permettant aux individus de structurer et d’organiser les informations. En effet, les schémas fournissent un cadre pour l’intégration de nouvelles informations dans des structures de connaissances existantes, ce qui facilite la mémorisation et la récupération de ces informations.
  • La perception et l’attention⁚ Les schémas influencent également la perception et l’attention en dirigeant l’attention vers les informations qui sont cohérentes avec les schémas activés. Par exemple, si on est à la recherche d’un restaurant, on est plus susceptible de remarquer les restaurants qui correspondent au schéma “restaurant” que les autres types d’établissements.

En résumé, la théorie des schémas offre un cadre théorique puissant pour comprendre comment les humains traitent et organisent les informations. Elle a des implications importantes pour l’éducation, la communication, la psychologie clinique et d’autres domaines.

4.1. La compréhension et l’interprétation des informations

La théorie des schémas est particulièrement utile pour comprendre comment les individus comprennent et interprètent les informations. En effet, les schémas permettent de combler les lacunes dans les informations et de donner un sens aux données incomplètes ou ambiguës. Ils constituent des structures cognitives préexistantes qui guident l’interprétation des nouvelles informations et permettent de construire une représentation cohérente du monde.

Par exemple, imaginez que vous lisez un texte sur un restaurant. Le texte peut ne mentionner que certains détails, tels que le nom du restaurant, son adresse et son type de cuisine. Cependant, grâce à votre schéma “restaurant”, vous pouvez inférer d’autres informations, telles que la présence de tables, de chaises, de serveurs et d’une carte des menus. Ce schéma vous permet de compléter les informations manquantes et de construire une représentation mentale complète du restaurant.

De plus, les schémas permettent d’interpréter les informations ambiguës en fonction du contexte. Si vous lisez une phrase comme “Le chat a sauté sur la table”, vous pouvez interpréter l’action du chat différemment selon le contexte. Si vous êtes dans un salon, vous pourriez imaginer le chat sautant sur une table basse. Mais si vous êtes dans une cuisine, vous pourriez imaginer le chat sautant sur une table à manger. Le schéma “salon” ou “cuisine” active différents éléments du schéma “chat” et influence l’interprétation de l’action.

En résumé, les schémas jouent un rôle crucial dans la compréhension et l’interprétation des informations en permettant aux individus de combler les lacunes, de donner un sens aux informations ambiguës et de construire une représentation cohérente du monde.

4.2. L’apprentissage et la mémoire

La théorie des schémas est également essentielle pour comprendre les processus d’apprentissage et de mémoire. Les schémas agissent comme des structures organisatrices qui facilitent l’encodage, le stockage et la récupération des informations. Ils permettent de regrouper les informations liées et de créer des liens entre elles, ce qui rend le processus d’apprentissage plus efficace.

Lorsqu’une nouvelle information est rencontrée, elle est comparée aux schémas existants. Si l’information s’intègre facilement à un schéma existant, elle est facilement encodée et stockée en mémoire. Si l’information est nouvelle ou ne correspond pas à un schéma existant, un nouveau schéma peut être créé ou un schéma existant peut être modifié pour l’intégrer. Ce processus de modification des schémas est appelé “adaptation”.

Les schémas facilitent également la récupération des informations en mémoire. Lorsque nous essayons de nous rappeler quelque chose, nous activons le schéma correspondant et les informations associées au schéma sont facilement accessibles. Par exemple, si vous essayez de vous rappeler un événement passé, vous activez le schéma “événement” et les informations associées à cet événement, telles que la date, le lieu et les personnes présentes, seront plus facilement récupérées.

En conclusion, les schémas jouent un rôle crucial dans l’apprentissage et la mémoire en facilitant l’encodage, le stockage et la récupération des informations. Ils permettent de créer des liens entre les informations, de les organiser en structures cohérentes et de les rendre plus facilement accessibles.

4.3. La perception et l’attention

La théorie des schémas influence également la manière dont nous percevons et traitons les informations sensorielles. Les schémas guident notre attention, déterminant ce que nous remarquons et ce que nous ignorons dans notre environnement. Ils agissent comme des filtres qui sélectionnent les informations pertinentes et les organisent en fonction de nos connaissances préexistantes.

Par exemple, lorsque nous entrons dans un restaurant, notre schéma “restaurant” active nos attentes concernant l’environnement, comme la présence de tables, de chaises, de serveurs et de menus. Ces attentes guident notre attention et nous permettent de percevoir rapidement et efficacement les éléments pertinents de l’environnement. En revanche, les éléments qui ne correspondent pas à notre schéma “restaurant”, comme une voiture garée à l’intérieur, seront moins susceptibles d’attirer notre attention.

Les schémas peuvent également influencer notre perception des objets et des événements. Si nous observons un objet qui correspond à un schéma existant, nous sommes plus susceptibles de le reconnaître et de l’interpréter correctement. Si l’objet ne correspond pas à un schéma connu, nous pouvons avoir des difficultés à le comprendre et à l’identifier. Par exemple, un enfant qui n’a jamais vu un chat peut avoir du mal à le distinguer d’un chien, car il n’a pas encore développé le schéma “chat”.

En conclusion, les schémas jouent un rôle crucial dans la perception et l’attention en guidant notre sélection d’informations et en influençant notre interprétation des stimuli sensoriels.

8 thoughts on “La théorie générale de schémas de Rumelhart et Norman

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